samedi 27 février 2016

Les livres interdits en Espagne par l’Inquisition

Dans notre billet antérieur, nous parlâmes un peu de l’Inquisition. Il était une organisation ecclésiastique qui exista entre le XIIème et le XIXème siècles. Cette organisation poursuivait les personnes et choses considérées dangereuses pour l’Église.

Pendant le XVIème siècle, avec le consentement du empereur Carlos V et du Pape Pablo III, l’Inquisition publia en Espagne les premiers Edictos et Índices où apparaissaient les listes interdites ou expurgées.



Il faut distinguer entre «index prohibitif» et «index expurgatoire». Dans le premier type d’index, on interdisait complètement un auteur ou ses ouvrages. D’autre côté, dans un index expurgatoire, on spécifiait les passages ou phrases qui devaient être modifiés ou supprimés.

Mais comment décidaient-ils quand est-ce qu'un livre était contre l’Église? L’Inquisition avait seize règles pour décider cela, qui peuvent être organisées dans cinq groupes:

  • Ouvrages contraires à la foi catholique romaine, écrits par hérétiques, qui parlent de questions de foi ; textes de la Bible et ouvrages controversés, en langue vulgaire (règles I, II, III, IV, V, VI et XIV).

  • Ouvrages de nécromancie, astrologie ou qui encourageaient la superstition. Les horoscopes sont tolérés parce qu’ils «montrent  comment soupçonner les inclinations, qualités et constitutions corporelles mais sans prévoir les actions futures». Les médailles, les images et les divers objets avec une qualité thaumaturgique sont aussi interdits  (règles VIII et IX).

  • Ouvrages qui «parlent ou montrent sujets lascifs ou d’amour, ou d’autres choses nocives pour les bonnes habitudes de l’Église chrétienne» (règle VII).


  • Ouvrages publiés sans le nom de l’auteur ni de l’imprimant et sans lieu ni date de la publication. Toutefois, cette prohibition est seulement appliquée à des ouvrages «de mauvaise doctrine» (règle X).

  • Ouvrages ou extraits d’ouvrages qui portent atteinte à la bonne réputation d’autres personnes, spécialement à personnes ecclésiastiques, ordres religieuses et princes temporels (règle XVI).



Les châtiments à personnes qui publiaient livres interdits étaient réalisés dans les «autos de fe». Les livres étaient brûlés dans grandes bûchers pour impacter la population. Mais l’Inquisition ne brûlait pas tous les exemplaires des livres, ils conservaient une copie pour la garder dans ses archives secrets.

En Espagne, l’Inquisition publia onze Índices et plusieurs annexes: Valdés (1551 et 1559), Quiroga (1583 et 1584), Sandoval (1612), Zapata (1632), Sotomayor (1640), Valladares-Marín (1707), Pérez de Prado (1747) et Rubín de Ceballos (1790).

Quelques exemples de livres interdits en Espagne par l’Inquisition sont El lazarillo de Tormes, Caballería Celestial, Resurrección de Celestina, Diálogo de Mercurio y Carón et des nombreux ouvrages philosophiques et religieux..

L’objectif de ces interdictions était de protéger l’Église et son pouvoir, et aussi éviter les critiques contre elle. Cette censure sauvage évita la création et publication de nombreux ouvrages écrits, possibles trésors que jamais arriveront à nos yeux.


BIBLIOGRAPHIE 

VERES, Luís. La censura de los libros en los siglos XV y XVI [en ligne].
Madrid: Universidad Complutense de Madrid, 2008.

GENOVÉS ESTRADA, Isabel. Los libros prohibidos por la Inquisición [en ligne].
Valencia: Los ojos de Hipatia, 2012.


IMAGES OBTENUES DE:

Índice general de los libros prohibidos [en ligne].
Madrid: Imprenta de D. José Félix Palacios, 1844.

Búscame en el ciclo de la vida blog [en ligne].

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup le Moyen Âge et tout ce qu'il lui concerne. Ce billet est intéressant parce qu'il montre bien des exemples d'ouvrages et auteurs censurés par l'Inquisiton Cathólique et encore il explique le porquoi de ces faits.

    Félititations!

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  2. Il est incroyable que des livres comme « El Lazarillo de Tormes » étaient défendus, puisque nous ne voyions pas de malheur dans ceux-ci mais l'Inquisition est l'Inquisition...

    Nous croyons aussi que certains des règles qui usaient pour censurer les livres sont surréalistes et sans sens, moins de malheur que les temps ont changé et qu'existe maintenant plus de liberté.

    Celui-ci nos semblé un billet très intéressant et bien expliqué ! Bon travail !

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